Dimanche, le porte-parole du gouvernement sénégalais a fait savoir que le parti au pouvoir avait remporté «une large victoire» aux législatives, ce qui devrait lui permettre d’appliquer l’agenda de rupture et de justice sociale avec lequel il a été amené au pouvoir il y a huit mois.
«Je rends hommage au peuple sénégalais pour la large victoire qu’il a donnée à Pastef», le parti du président et du Premier ministre, a déclaré le porte-parole du gouvernement Amadou Moustapha Ndieck Sarré sur la chaîne TFM, en précisant être en possession de «90 à 95% des résultats». «Les tendances lourdes montrent que Pastef aura une majorité qualifiée», a-t-il dit sans préciser combien le Pastef aurait de sièges. Des projections fiables de la nouvelle Assemblée pourraient être disponibles d’ici à lundi matin grâce aux médias.
Le Pastef arrive en tête dans une grande majorité des centres de vote dont les médias ont annoncé les résultats provisoires au fur et à mesure de leur affichage. Deux des principales têtes de liste de l’opposition, le maire de Dakar Barthélémy Dias et le deuxième de la présidentielle de 2024 Amadou Ba, ainsi que d’autres adversaires du Pastef ont félicité ce dernier. Le Pastef a battu MM. Dias et Ba dans leur bureau de vote, selon les résultats partiels. Le chef du gouvernement Ousmane Sonko l’emporte largement dans son bureau à Ziguinchor (sud), indiquent ces résultats. Aucun incident significatif n’a été rapporté. La coalition Takku Wallu Sénégal de l’ancien président Macky Sall a cependant dénoncé dans un communiqué une «fraude massive organisée par le Pastef».
Différents acteurs ont fait état d’une participation moindre que celle de la présidentielle de mars(61,3%). Aux législatives de 2022, 46,6% des inscrits avaient voté. Bassirou Diomaye Faye a été élu président au premier tour en mars, dénué de toute expérience exécutive mais tiré vers le sommet par l’enthousiasme et l’aspiration au changement d’une population jeune et éprouvée par trois années de confrontation politique et de crise économique. Son bouillant mentor Ousmane Sonko, qui aurait dû être à sa place si sa candidature n’avait été invalidée, est devenu Premier ministre.
Pendant des mois, ces avocats d’un «panafricanisme de gauche» ont mené une cohabitation conflictuelle avec une Assemblée toujours dominée par l’ancienne majorité présidentielle. M. Faye l’a dissoute dès que les délais constitutionnels l’ont permis, en septembre. Environ 7,3 millions d’électeurs étaient donc appelés dimanche à élire 165 députés qui siégeront pour cinq ans.
Rédaction centrale